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Carnets de voyage

La Suède… Un coup de tête qui en valait la peine!

Le Design Center où j'ai mes cours.
Le Design Center où j'ai mes cours.
Photos : Julie Fouquet

8 janvier 2009

Julie Fouquet, étudiante en génie civil

Finissante au baccalauréat bidiplomant génie civil et Liberal Arts, Julie Fouquet s'est rendue en Suède l'automne dernier afin d'y suivre une session d'études à l'Université de Lund. Dans cette région du sud du pays, elle a été en mesure de rayonner en Scandinavie et en Europe.

Pourquoi la Suède, demanderez-vous? Parce que c'est un pays qui m'a toujours fasciné. Il ressemble énormément au Québec avec son climat nordique, mais avec des millénaires d'histoire derrière lui et des décennies d'avance en termes de développement. Superbe!

C'est à la fin du mois d'août que, avec un collègue de classe, je suis partie vers la Scandinavie. Première impression : c'est déroutant! La langue suédoise n'a vraiment rien à voir avec le français; il est impossible de comprendre les écriteaux, et encore moins les conversations. J'étais complètement perdue.

Mais au moins, la ville de Lund, où j'allais étudier pendant toute la session d'automne, était magnifique. Elle a été fondée à la fin du 10e siècle et elle garde encore aujourd'hui toutes les marques de cette histoire. Les maisons à colombages de bois sont colorées, les places publiques sont vivantes et les gens sont beaux. Oui, oui, beaux! Les Suédois sont très fiers et distingués mais en même temps discrets. Ils laissent une grande place à la famille et les enfants sont omniprésents. Dans les cafés, les poussettes sont toutes stationnées devant la porte pendant que les parents prennent une bouchée tranquillement avant de repartir pour la traditionnelle promenade en famille du dimanche. Sans oublier les Suédoises… disons qu'elles sont à la hauteur des stéréotypes!

Chaque matin, je prenais ma bicyclette pour me rendre au Design Center, la faculté d'architecture où j'avais majoritairement mes cours. Là-bas, tout le monde se promène à vélo; pour aller travailler, pour aller faire les courses, pour aller porter les enfants à la garderie; même la poste est à vélo. Plus d'un matin je suis arrivée à l'école toute trempée d'avoir roulé sous la pluie, car la météo est imprévisible. En effet, dans une journée, on passe souvent du matin ensoleillé au midi sous la pluie à l'après-midi venteuse et nuageuse.

Le nouveau port Nyhavn à Copenhague au Danemark, situé à une heure de Lund.
Le nouveau port Nyhavn à Copenhague au Danemark, situé à une heure de Lund.

Toutefois, ces nombreux vélos donnent une ambiance particulière à la ville. Il y a énormément de monde dans les rues, mais il n'y a pas de congestion. Les Suédois ne sont donc jamais pressés et ils ne démontrent aucun signe de stress. On dirait vraiment que la vie se déroule au ralenti, et pourtant ce sont des personnes extrêmement efficaces dans ce qu'ils font. C'est tout le contraire des Américains (ce qui nous inclut malheureusement!). Même dans l'enseignement, une grande importance est accordée à la planification, à la discussion, à la compréhension des concepts en jeu, et l'exécution d'une tâche n'est que l'aboutissement normal de ce processus lent et ordonné. Par exemple, dans tous mes cours là-bas, je n'ai jamais sorti ma calculatrice, ce qui, à Sherbrooke, est totalement inconcevable en génie civil. C'est comme si on nous apprenait d'où viennent les mathématiques et à quoi elles servent, mais sans jamais faire la moindre addition! Néanmoins, ça leur réussit, car les Suédois sont à la tête de compagnies mondialement reconnues comme Volvo, Saab et Ericson.

Les Suédois ont aussi des influences et des échanges dans toute l'Europe du Nord, particulièrement avec l'Allemagne, la Pologne et les pays Baltes, soit l'Estonie, la Lituanie et la Lettonie. Malgré qu'ils soient au nord de la carte, ils sont bien situés par rapport au reste de l'Europe. Quelques heures de train suffisent à atteindre Stockholm ou la Norvège, et en quelques minutes nous sommes à Copenhague, au Danemark, où l'aéroport international offre des vols vers à peu près toutes les grandes villes européennes.

J'en ai donc profité, une fois la semaine de cours terminée, même bien souvent dès le jeudi, pour partir en week-end découvrir une partie de la Suède ou d'autres pays européens. C'est ainsi que je suis allée à Stockholm, sans aucun doute l'une des plus belles villes au monde. Stockholm est construite sur 14 îles, au confluent de la mer Baltique et du lac Mälaren, qui traverse la Suède. L'eau y est omniprésente et elle est tellement propre que même en plein centre-ville, il est possible de se baigner dans l'un des nombreux parcs qui couvrent plus de 20 % de la superficie urbaine. Nous sommes loin du centre-ville de Montréal!

J'ai également profité de la proximité pour visiter Copenhague et aller voir la fameuse petite sirène qui est plus que décevante finalement! J'ai aussi fait un saut en Pologne pour aller à Auschwitz, à Cracovie, en Autriche, pour aller voir les châteaux de Vienne, et en Hongrie pour voir Buda illuminé de soir et aller dans les thermes de Pest.

Dans les fjords, sur la «route de l'aventure».
Dans les fjords, sur la «route de l'aventure».

Mais sans aucun doute, mon plus beau voyage jusqu'à présent est celui que j'ai fait à la suite de la première période de cours (il y a deux périodes de deux mois séparées par la semaine de relâche qui forment la session de quatre mois). Avec mon copain, nous avons traversé tout le Danemark pour prendre un traversier à l'extrême nord du pays, qui nous a transportés en 24 h sur la côte Ouest norvégienne et pendant lequel nous avons tellement été malades. Nous avons appris à nos dépens que la mer du Nord est extrêmement agitée l'automne, mais au moins, l'arrivée dans les fjords au lever du soleil valait chaque minute de la traversée! Nous avons ensuite visité Bergen, une ville de pêcheurs dans les fjords, d'où nous avons pris «la route de l'aventure» qui traverse les montagnes, même au-delà de la ligne des arbres, pour arriver à Oslo, une ville très cosmopolite sur le bord de la mer. Nous avons finalement pris un vol pour l'Allemagne où nous avons remonté la Moselle, dans la région vinicole réputée pour le cépage Riesling, pour finir à Luxembourg, la plaque tournante des institutions de l'Union européenne.

Dans le fond, faire une session d'études à l'étranger, ça permet d'acquérir de nouvelles expériences scolaires, mais surtout, c'est un excellent prétexte pour découvrir de l'intérieur un coin de pays méconnu, mais qui gagne ô combien à être découvert!